Recette de bottereaux nantais : Petits morceaux de bonheur sucré

Ah, les bottereaux… Rien que d’y penser, les souvenirs d’enfance remontent. Ces petites douceurs dorées, moelleuses à souhait, sont une véritable institution à Nantes et dans toute la région de l’Ouest. Pas besoin d’être breton pur souche pour en raffoler : les bottereaux, c’est un peu comme un sourire en bouchée, une invitation à la gourmandise sans complexe.

Derrière ce nom un peu étrange, presque chantant, se cache une tradition culinaire solidement ancrée. Les bottereaux sont de petits beignets, simples en apparence, mais capables de déclencher de vrais débats passionnés autour de la meilleure recette. Avec ou sans rhum ? Plutôt dodus ou bien plats ? Bien sucrés ou à peine poudrés ? Chaque famille a ses habitudes, et chacun défend la sienne avec énergie.

Bottereaux nantais : Un peu d’histoire pour commencer

Il faut remonter au Moyen Âge pour trouver les premières traces des bottereaux. À cette époque, les beignets sont préparés pour célébrer Mardi Gras, juste avant le Carême. Logique : on profite de cette période pour faire un sort aux œufs, au beurre et à la crème avant de devoir s’en priver. Les bottereaux sont alors une manière festive de finir les réserves, tout en se régalant.

Le mot « bottereau » viendrait d’ailleurs du vieux français boterel, qui signifie « morceau » ou « bouchée ». Ce qui résume plutôt bien l’affaire : un petit morceau de bonheur à déguster sans se poser trop de questions.

À Nantes, et plus largement en Loire-Atlantique, le bottereau s’est fait une place solide dans le cœur (et l’estomac) des habitants. Chaque boulangerie, chaque mamie, chaque marché propose sa version, et il est presque impensable de passer le mois de février sans croquer dans au moins une douzaine de ces beignets parfumés.

La recette facile des vrais bottereaux nantais

Ingrédients (pour une belle trentaine de bottereaux) :

• 500 g de farine
• 100 g de sucre
• 2 œufs
• 80 g de beurre doux
• 10 cl de lait
• 1 sachet de levure chimique
• 1 pincée de sel
• 2 cuillères à soupe de rhum (facultatif… mais recommandé !)
• Sucre en poudre pour l’enrobage
• Huile pour la friture

Préparation :

• Faire fondre le beurre doucement et le laisser tiédir.
• Dans un grand saladier, mélanger la farine, la levure, le sucre et le sel.
• Creuser un puits au centre, y casser les œufs, ajouter le beurre fondu, le lait et le rhum.
• Travailler la pâte à la main ou à la spatule jusqu’à obtenir une belle boule homogène. Si besoin, rajouter un peu de farine pour éviter que ça colle.
• Laisser reposer la pâte 30 minutes sous un torchon propre.
• Étaler ensuite la pâte sur 1 cm d’épaisseur (pas trop fin, les bottereaux doivent être dodus !).
• Découper en losanges avec un couteau ou une roulette.
• Faire chauffer l’huile à 170°C environ. Plonger les morceaux de pâte par petites quantités pour éviter de faire baisser la température.
• Retourner à mi-cuisson : les bottereaux doivent être bien dorés.
• Égoutter sur du papier absorbant et saupoudrer généreusement de sucre.
  

Bottereaux nantais : Un rituel familial

Dans bien des foyers nantais, la confection des bottereaux est un moment sacré. On se retrouve en famille, on met la main à la pâte  littéralement et on échange astuces et anecdotes autour de la table enfarinée. C’est souvent l’occasion de ressortir les recettes écrites à la main, tâchées de beurre et de farine, que l’on se transmet de génération en génération.

Le plus jeune se charge parfois de découper la pâte, pendant que les plus grands surveillent la cuisson. Et tout le monde goûte, bien sûr, parce qu’il serait criminel de laisser un bottereau refroidir sans lui faire un sort.

Des variantes à l’infini

S’il existe une base commune, chaque famille a sa petite touche secrète. Certains ajoutent un peu de levure pour obtenir des bottereaux plus aérés, d’autres préfèrent la pâte plus dense. Certains mettent du zeste de citron, d’autres un peu de vanille. Il y a même ceux qui tentent des versions plus modernes : bottereaux au chocolat, à la cannelle, ou même garnis de confiture.

Les puristes, eux, lèvent les yeux au ciel à la simple idée de dénaturer ce classique. Pour eux, un vrai bottereau n’a besoin de rien d’autre qu’un bon coup de sucre et beaucoup d’amour.

Bottereaux nantais : Où les déguster à Nantes ?

Même si rien ne vaut les bottereaux faits maison, plusieurs adresses à Nantes valent le détour pour goûter à ces petites merveilles. Certaines boulangeries artisanales, notamment autour du Bouffay ou dans le quartier Graslin, proposent des bottereaux tout au long de la période de Mardi Gras.

Le secret ? Y aller tôt le matin pour en attraper des tout frais, encore tièdes. L’odeur sucrée qui flotte dans l’air suffit à réveiller n’importe qui, même les plus grognons.

Bottereaux nantais : Une tradition qui perdure

Dans un monde avec lequel tout va vite, où les traditions culinaires se perdent parfois, les bottereaux résistent fièrement. Ils rappellent qu’il suffit de peu de choses pour partager un moment de plaisir simple : un peu de farine, du sucre, un soupçon de patience… et beaucoup de bonne humeur.

Que ce soit pour prolonger les souvenirs d’enfance, pour transmettre un savoir-faire ou tout simplement pour se régaler, les bottereaux nantais restent une valeur sûre, un petit bout d’histoire locale à savourer sans modération.

Les bottereaux nantais ne sont pas qu’une gourmandise : ils racontent une histoire, celle de simples traditions joyeuses. Entre souvenirs d’enfance, recettes partagées et plaisir de la dégustation, ils continuent de rassembler les générations autour d’un même amour du goût authentique. Impossible d’y résister !

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